SCOTT

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revendeur Scott Running: GAVAND SPORT à Clairvaux-les-lacs (39)

dimanche 21 juillet 2013

Magique Beaufortain !

Le jour s'annonce beau ce samedi matin 4h00 avec un ciel étoilé qui a fait place à l'orage de la veille. Dès la première bosse, les jambes ne répondent pas comme dans les bons jours et je comprends vite que la journée va être longue. J'essaye de m'accrocher comme je peux au wagon des 10 premiers jusqu'au col de la Roche Pourrie (9,5km) mais ma raison me rappelle à l'ordre et je les laisse filer et arrive seul au premier ravito des Arolles à 1800-1900m où il doit être 6h30-7h00. Mais dans le Beaufortin à cette heure là les bénévoles ont déjà le sourire et vous accueillent bras ouverts pour vous servir beaucoup mieux que dans un resto où vous auriez payé un repas à 150 euros...Au «  merci, au revoir » Ils vous répondent tous « bonne course, courage »  je repars...première descente qui nous rappelle qu'hier il a bien plus ..la trace est comme un fond de rivière. Passage sur la passerelle de St Guérin, et j'attaque la seconde difficulté qui nous emmène au second ravito du Cornet d'Arêches. J’aperçois deux coureurs devant moi à moins de 5mn puis 2m et juste avant le ravito je les rejoins : il s'agit du Suisse de la Fouly, Candide Gabioud , et du fort sympathique Espagnol Raul avec qui j'ai terminé le Nivolet-Revard en mai. On arrive ensemble au ravito. Ludo Pommeret jette l'éponge, Guillaume Lenormand l'incite à repartir mais rien à faire : DNF pour lui. Nous repartons avec Candide et Raul pendant 20 km jusqu'au ravito du Plan de la Lai, je comprends la chance que nous avons de pouvoir courir un ultra trail dans de telles conditions avec un panorama sublime, une météo parfaite, des bénévoles exceptionnels : c'est grandiose... avec au loin le Mont blanc ! Notre trio se relaye en montée, en descente , on plaisante...on arrive au ravito du refuge de Presset : idem même scénario, jeunes et moins jeunes, vous assistent mieux que si vous étiez le roi Victor-Emmanuel ...de Savoie. On s'attend et on repart ensemble direction le col du Grand fond ..là ça ce complique, neige, éboulis, contrôle du matériel mais on reste ensemble, on croise les copains, Bino et Chat, venus nous encouragés dans la descente qui nous porte au ravito du plan de la lai (47km) où l'on arrive en 6è, 7è et 8ème position après quasiment 7 heures de course !
Plan de lai, km 47, jusque là ca-va bien
 
On change les pneumatiques..euuhhh les chaussures! Scott T2 Kinabalu neuves SVP vu la qualité de l'événement ! casse-croûte, eau gazeuse.. J'attends mes compères et nous repartons tous ensemble en direction du col du bonhomme. Mais ça ce complique dès les premières mètres, je peine à les suivre, je dois les laisser filer, je prends 10m, 20m puis 50m, 100m, je ne les vois plus ! Ascension dans la souffrance, mais sur la crête des Gittes , les paysages la font oublier ou presque ...encore 50 bornes à tenir ! Mieux vaut ne pas y penser et pensons on prochain Ravito où m'attendent ma femme et ma fille au col du Joly. Je vous rassure l'idée d'abandonner est déjà là dans la tête, mais dans un tel paysage et avec des bénévoles qui vous supportent comme leur fils, c'est difficile de jeter l'éponge, alors attendons encore un peu ...A chaque passage de rivière, je trempe ma casquette dans l'eau et je la remets sur la tête. Deux-trois coureurs me passent dont Guillaume Le Normand qui m'encourage et qui a chaque randonneur qu'il croise jette un bonjour. J'arrive au ravito de la Gittaz, ambiance tip-top, avec journaliste, génépi , musique, cascade...encore une grosse bosse à franchir et puis c'est le col du Joly (71,5km). Deuxième grosse souffrance de la journée ..ça grimpe à 2 à l'heure et à chaque contrôle, j'ai envie de m'étendre et de dormir dans l'herbe. Je m'assois plusieurs fois quelques minutes, puis repars...arrive enfin le col du joly. Je ne sais pas quoi faire ? je pointe en 14ème position me dit Gosia. Mais le classement ne m'intéresse plus de depuis longtemps. Yannick de la station des Saisies insiste pour que je reparte avec lui "Allez Séb". J 'hésite. Finalement après 3 morceaux de Beaufort et de pain avec un bon coca, nous repartons. On court 100m mais j'hésite encore ..17km pour arriver à la Station des Saisies . J'arrive pas à suivre Yannick qui m'encourage plusieurs fois. Finalement il s'échappe. Je reste seul sur les longues crêtes et prend le temps de contempler le paysage. Le ciel s'assombrit , au loin ça craque. Au mont des Vorrès, je me fais une entorse sur un faux plat descendant à 100m du point de contrôle. Je m'écroule et reste étendu. Le bénévole qui m'a vu arriver de loin, court à me rencontre pour me porter secours. Je me remets à marcher jusqu'au contrôle où la radio annonce la victoire de Sébastien Gérard en 13h27mn. Il a 22km d'avance sur moi...ça rend plus humble ! Une charmante mamie dans son fourgon/camping-car/bureau m'offre des cerises à 2000m d'altitude. Je lui dis que j'ai jamais vu des bénévoles serviables comme ceux de l'UTB en 3 ans de trail !! je repars plus que 9 km avant le ravito des Saisies, le ciel se noircit. Je descends péniblement sur les saisies, j'arrive même plus à courir en descente à cause d'un point sur le coté, j'ai pourtant aucune douleur au jambes. J'arrive aux Saisies (km 88,5) où devrait m'attendre mes femmes ! Elles ne sont pas là , je m'assois sur une chaise sans toucher au ravito. Une bénévole m'apporte une couverture car elle a vraiment compris que je suis HS. Puis m'apporte une soupe. Je lui dis que je vais arrêter. Elle me dit : « bois ta soupe, on verra après ! » Elle appelle ma femme à la sono qui arrive quelques minutes plus tard avec ma fille, frites à la main. Après 20mn de réflexion, et bien qu'il reste 14km +200m/-1400m, décision irréversible. Je rends mon dossard. Elle m'embrasse et je redescends en voiture au camping municipal de Queige. Pourquoi  abandonner? Juste pour revenir l'année prochaine et le finir dans de meilleurs conditions, car si il y a un ultra-trail à faire, c'est bien celui-là. Sans rentrer dans les éternels discours que l'on lie et relie sur les réseaux ou forums, si vous avez quelques dizaines d'euros à filer à une organisation, alors filez-les à la bande de François Camoin, vous en sortirez grandis. MERCI à vous tous c'était un très beau Weekend très constructif pour l'avenir...

lundi 15 juillet 2013

P'tite rando dans le Beaufortin ce weekend...



Mes armes et mes munitions pour la bataille! Mais on est jamais à l'abri d'une défaite, d'une défaillance, d' un abandon, d'une hypo..bref c'est pas gagné d'avance un ultra-trail!

la rando en détail: http://www.ultratour-beaufortain.fr/wp-content/uploads/2012/11/Profil-UTB-2013.-François2.jpg

lundi 1 juillet 2013

80 km du Mont-Blanc ou une demi-journée bien chargée!


Après l'annulation de la Maxi-race d'Annecy fin mai et l'impossibilité de reconnaître le parcours de l'UTMB en ce début du mois de juin (encore trop de neige sur les hauteurs alpines), il a bien fallu rectifier le programme pour faire un peu plus de kil' et de déniv'. Je décide donc de transférer mon inscription du marathon sur le 80km, et à vrai dire, pas sans inquiétudes car la neige qui se fait récalcitrante sur les sommets chamoniard a contraint les organisateurs à modifier le parcours tout de même...Au programme, un bon 80km/+6000m avec l'ascension du Brévent en guise de hors d’œuvre , la montée au barrage d'Emosson via le col du Passet comme seconde entrée, les Posettes en plat principal , le Lognan en trou Normand et le Montenvers... en dessert ! Bref, de quoi rassasier un homme affamé de dénivelé !

3h20 : Pascal me récupère au camping d'Argentière et nous descendons à Cham'. Un p'tit 5°C change nos plans et il va falloir rajouter un Odlo cubic sous le maillot. Frontales Led Lenser H7 vissée sur la tête nous regagnons l'arche de départ. Finalement il ne fait pas si froid avec l’excitation du moment.
le départ à 4h00 du mat'

4h00 : Classique 3,2,1...partez ! Les stars sont déjà devant pour affronter d'entrée de jeu la pente, avec François D'haene (vainqueur UTMB 2012) et Michel Lanne (vainqueur Adorra ultra -trail), Xavier Thevenard (vainqueur CCC 2011) , Sylvain Couchaud (Vainqueur 6666 Ocitane 2011) et biensûr notre Pascal national déjà vainqueur ici sur le marathon en 19….mais toujours motivé comme un jeune cadet ! Derrière, je m'intercale dans un groupe composé de Séb Talotti (3ème de la TDS en 2011) , Candide Gabioud (le frère de Jules-Henri), Benoit Thiery (2nd du 110km de l'Aravis Trail en 2011) et Bastien Fleury, le chamoniard. A cinq, nous prenons un bon rythme pour l'ascension du Brévent. Après 1h30mn de course, on peut déjà éteindre les frontales, le jour se lève , et à travers le brouillard se dévoile un paysage magnifique. Le groupe se scinde, j’emboîte le pas de Bastien qui connaît l'ascension du Brévent comme sa poche. Il taille court, tout droit dans la pente. On passe ensemble au col du Brévent et attaquons la descente vers Plampraz. Il taille aussi en descente et il coupe dans les névés gelés. j’hésite à le suivre mais finalement j'enquille avec lui la descente : glissade sur les fesses, ça chauffe ! On arrive à Plampraz  au premier ravito, un coca et un un Tuc, et on file vers la Flégère à l'envers du parcours du marathon. Benoit Thiery nous rattrape puis Séb Talotti, et tous les 4 descendons sur le col des Montets. Séb et Bastien sont très à l'aise en descente et j'essaye de ne pas me faire distancer tout en m'économisant. Benoit lâche prise. Au col des Montets, après 3h00 de courses, nous ne sommes plus que 3 pour descendre sur Vallorcine, avec 17mn de retard sur le groupe de tête qui a aussi explosé. F.D'haene, M.Lanne, et XavierThevenard sont en tête, derrière Pascal est à 7mn avec S. Cuchaud.

Descente vers le col des Montets


Premier passage à Valorcine, et second Ravido, S. Talotti s’arrête longuement, je mange un quart d'orange et refais le plein d'une gourde : une seule bue en 3h30 de course! Avec les basses températures, on en oublie de boire. Je repars vite fait avec Bastien que son assistance à ravitailler adhoc. On traverse Vallorcine ensemble, il me montre du doigt l'ascension vers le barrage d'Emosson : Ouille, ça va faire mal ! Au pied de la bosse , il passe devant et c'est plus le même rythme que pour monter le Brévent, il faut que je m'accroche, je suis limite mais je respire à fond pour bien oxygéner les muscles et on monte ensemble vers le col du Passet. En haut, je dois absolument m’arrêter pour satisfaire un besoin pressent. Bastien file. L'ascension est terminée mais elle a bien émoussée. Nous sommes sur un tracé technique qui nous emmène à Barberine sur le flanc de la montagne avec des passages "via ferrata", puis on regagne le Chalet du Loriaz avant de redescendre sur Vallorcine. Bastien reste à vue. Je crains qu'il accentue sont avance en descente mais j'essaye de descendre au mieux et arrive dans Vallorcine où l'on fait le chemin des écoliers pour rejoindre le ravito une seconde fois. Jean de chez Scott, qui fait l'assistance de Pascal, m'annonce en 7ème position à 5mn de lui. Gosia et les enfants me font un super ravito : je reprends 4 Powergels, 2 bidons et j'en profite pour enlever manchons, bandana et frontale. J'attaque la montée des Posettes, je vois Bastien dans le pré, il doit avoir 1ou 2 mn d'avance sur moi. Je marche/cours avec les bâtons. Arrivé sur la piste 4x4 qui mène au col des Posettes, je me remets à courir. Je me retourne et dans les longues lignes droites aperçoit Benoit Thierry il doit être à 2mn. Va falloir rien lâcher jusqu'en haut des Posettes. Après avec la descente sur le Tour je devrais accentuer mon avance sur lui. J'enquille cette descente bien connue (commune au marathon) et arrive au parking du télésiège. La famille est là, et j'en profite pour changer mon maillot et ça repart. Je bois un coup de flotte au passage à la fontaine et file sur Argentière. Au ravito, Jean m'encourage. Il me demande : « comme ça-va ? » je lui répond « Ca-va ! ». Il reste une bosse, ça devrait aller. ». Il me dit « non, deux bosses ». je ne réponds pas, trop surpris... mais ça me travaille car il me semblait qu'il n'en restait qu'une. Je prends un coca, un morceau de banane qui ne passe pas , je le recrache et taille. Heureusement que je m'alimente bien avec ces gels et j'en prends un toutes les heures. J'arrive derrière le camping des Chosalets . La famille n'a pas fait à temps pour me voir et j'entends les garçons brailler en contre bas mais j'ai déjà attaqué les lacets. 35 virages vont me faire prendre +600m pour arriver au Lognan. Je marche-cours toujours avec les bâtons. Derrière, devant, plus personne en vue. La température commence à monter, et je vide les bidons en 2/2. cette montée bien gérée passe bien et arrive à terme, maintenant descente roulante sur le Lavancher. Quasiment en bas, Johan et Honorine, m'attendent. Je leur demande : « combien de km il reste avant l'arrivée » Johan me répond : « il te reste une bosse ! » Effectivement J'avais pas calculé ça. Je regarde ma montre et quasiment 9 heures de course déjà ! Je repars avec le moral un peu en berne. Mais il faut être fort dans la tête, de toute façon, si c'est dur pour moi, c'est aussi dur pour les autres ! J'arrive au ravito avant le début de l’ascension du Montenvers : je reprends un coca , un tuc mais je ne m'attarde pas plus. Je demande aux bénévoles combien de kilomètre il reste. On me répond « 14km » ..2, 3 heures ? Aucune idée ! Je repars vite car encore 1000m de dénivelé à grimper pour arriver là-haut. Déjà +5000m au compteur. C'est vraiment maintenant que le cerveau prend la relève même si j'ai aucune douleur dans les jambes, mais rien n'est gagné. J'attaque la montée, ça devient difficile de marcher/courir. 600m plus haut j'arrive au chalet des Mottets. Reste toute l'ascension vers la Gare du Montenvers dans les blocs. J'ai vidé mes 2 bidons. On longe le début de la Mer de Glace. J'ai un gros coup de moins bien, je suis au ralenti mais j'essaye de relancer en courant dès que je peux. J'arrive finalement à la gare. Je refais le plein d'une gourde. Ça devrait suffire ! Je bois un coca plus un verre d'eau, mange un quart d'orange, reprends un powergel pour attaquer la descente. Mais on ne descend pas encore , ça grimpe encore et c'est un interminable « grand balcon Nord » qui m'attends avec des relances et des passages techniques. Ça dure, ça dure ! Je me retourne mais ne vois personne en vue. Finalement j'arrive au dernier pointage qui m'annonce la descente.. elle aussi est interminable ! Mon portable sonne : ça doit être Gosia qui s'inquiète  car il est 14h45 et j'avais dit que j'arriverai vers 14h00. J'entends le speaker de l'arrivée mais l'arrivée n'arrive pas vite...40mn de descente, où j'essaye de m'appliquer mais je prends quand même une boîte, pas méchante. Et finalement Cham ! Jules-Henri Gabioud, qui attend son frangin, m’annonce le dernier kilomètre en ville. Et voilà c'est fait ! Après 11h23mn et 11 gels avalés, je franchis la ligne. C'est quasi une heure de plus que la CCC 2012 pour 8 km de moins. Le speaker m'accueille pour une interview classique avec félicitations et Web-tv, en me flattant et me disant que je semble le plus frais de tous... Une bénévole me propose un coca. Je lui réponds : « non merci ! le coca ça suffit ! ». Par contre en voyant la tireuse à bière, je lui en demande une. J'enfile ma veste car je frissonne, et je déguste ma bière. Je file retrouver la famille et Pascal qui vient d'arriver il y a tout juste 10mn. Voilà deux bi-scott dans le top 10 pour commencer le weekend et le meilleur doit encore arriver avec nos jeunes pur sang... Pascal a vraiment souffert en ne pouvant s'alimenter correctement durant toute la course. Je pense avoir bien gérée la mienne, sans cardio, sans GPS, à la sensation. Je suis aussi maintenant un plus rassuré sur mon état de forme .Maintenant il va falloir bien récupérer avant l'Ultra Tour du Beaufortin le 20 juillet où m'attendent 103km/+6200m.

Résultats du 80km : 1 F D'haene et M Lanne 3 X Thevenard 4 S Cuchaud 5 B Fleury 6 P Giguet 7 S Jeu 8 C Gabioud 9 G Curmer 10 S Sherpa 11 B Thiery.... 20 T Mansiat